Samedi 18 février : la vie à bord.

Des nouvelles de la vie à bord:

Ce matin, nous nous sommes réveillés sous un ciel gris.  Eh oui, nous
approchons sérieusement de la Belgique, nous arrivons à la hauteur de la
Bretagne, tonnerre de Brest !  Nous accosterons à Southampton cette nuit
pour une 20taine d'heures.

La vie à bord s'écoule gentiment.  Les enfants nous demandent de commencer
par l'heure d'école pour avoir quartier libre, ce qui veut dire profiter
des BD et du Baby-foot, visionner un DVD (Louis de Funès) ou se promener de
haut en Bas.  Nous faisons un peu le forcing pour clôturer les différentes
matières.  C'est Apolline et Jérôme qui sont les mieux avancés.

Contrairement à ce qui était indiqué dans le règlement reçu avant
d'embarquer, nous avons accès à tout, depuis la salle des machines, jusqu'à
la passerelle, en passant par la cuisine.  Le personnel naviguant sont tous
très sympas et très prévenants. Du Commandant au Cadet, en passant par le
Maître d'hôtel, le technicien, mécanicien, le chef cook ou le timonier, ils
sont toujours prêts à aider, renseigner, indiquer, expliquer,...  C'est un
plaisir.  C'est très intéressant de découvrir cette vie de nomade de la
mer.  Ils sont 26 à bord dont 9 officiers, avec qui nous partageons le
Mess.  On nous sert une excellente cuisine française.  Certaines fonctions
ont des horaires 8-18H, d'autres se relayent par Quart (exemple 4-8H sur la
passerelle, 8-16H repos, 16-20H passerelle, 20-4H repos).

Ce sont 10 pistons (alésage 98 cm, course 3,5m) qui font tourner l'arbre de
l'unique hélice.  La chaleur est utilisée pour désaliniser l'eau de mer qui
circule dans les tuyauteries du bateau.  Nous avons donc des bouteilles
pour l'eau potable.  L'électricité est produite par une dynamo qui est
posée sur l'arbre et trois groupes électrogènes quand nous sommes à quai.
Beaucoup d'électronique et de capteurs (les mécaniciens travaillent de 8 à
18H et sur alerte le reste du temps).

Le Rossini a flotté pour la première fois en 2004. 
Les containers sont placés en fonction de leur poids, format et
destination, suivant de savants calculs destinés à limiter les mouvements
du bateau et les manipulations.  Il ne faut que quelques heures pour
transborder (?) plusieurs centaines de containers.  la tendance est à
construire des bateaux de plus en plus gros, 16.000 containers, 20.000
containers,... avec des longueurs de bateau qui vont dépasser les 400m pour
5000 containers et 270m actuellement pour le Rossini.

Nous dormons au pont E.  J'écris ce texte du pont F où se situent la pièce
ordi - DVD - BD et les bureaux du Commandant et du Chief Engineer.  Au
dessus, c'est la passerelle où se trouvent en permanence un officier et un
timonier.  Nous pouvons suivre sur le radar et la carte "GPS" (?) en live,
la position du bateau et de tous les autres bateaux.  D'un clic, nous avons
accès à toutes les infos de chacun (nom, vitesse, tonnage,
destination,...).  Le trajet est également tracé sur une sur une carte
"papier".  Dans toutes les zones sensibles des contacts radios doivent être
établis avec les autorités qui gèrent le trafic.  Nous traversons
actuellement une zone où la mer a la réputation d'être toujours agitée,
mais il n'en est rien.  Nous avons un salon pour nous.  Dans chaque
spacieuse cabine, il y a un bureau, un canapé et une salle de douche.
Les autres occupants sont répartis entre les ponts D et C.  Au pont B, il y
a la cuisine et les Mess.  Au pont A, des bureaux et salle de détente.  Au
pont U, les accès vers l'extérieur, la salle des machines,...

Voilà une première tranche de vie.