Citation

"Même si des milliers de kilomètres séparent des amis, le coeur ne connaît pas de distance"
(Nina Sandmann)

"Les rêves ne s’usent que si l’on ne s’en sert pas"
(Extrait de "Jade et les sacrés mystères de la vie" de François Garagnon)

"Celui qui veut cherche les moyens, celui qui ne veut pas cherche des excuses." (Proverbe arabe)




mercredi 15 février 2012

Jeudi 9 février : Fête d’Apolline – dernière étape vélocipédique de notre voyage

Nos vélos ne sont pas encore prêts, que notre escorte campe déjà devant le chalet.  Nous ne ferons pas les derniers kilomètres, vers Rabat, en « solitaire »….

Nous découvrons encore de nouveaux paysages, plus boisés.  La route descend doucement vers l’océan. Après quelques kilomètres, changement d’escorte, nous troquons notre fèsien contre une nouvelle équipe.  En tout cas, nous sommes impressionnés par la coordination, ils ne nous lâchent pas d’une roue.  Difficile de garder notre objectif « vert » devant le ronron du moteur de la Mercedes, grrr !  Arrivés sur la nationale qui longe la côte jusqu’à Rabat, nouveau changement d’escorte, le temps d’une pose qui nous permet de discuter avec l’adjudant qui nous protégeait.  Arrivé en bord d’océan, la montre Quechua indique +250 m d’altitude… Et dire qu’en quittant Tanger il y a un mois nous étions à -100m !  y’a un stûûût.  Nous sommes floués !

Notre nationale est fort fréquentée, alors qu’elle dédouble une autoroute et une départementale…  Nous longeons des stations balnéaires clôturées de luxe, un énième palais du roi du Maroc (ce qui améliore la route sur quelques kilomètres), des bouts de côte plus sauvages où les vagues viennent se fracasser les dents (de la mer) en créant des belles gerbes d’écume,…

 L’heure avance et nous souhaitons manger mais notre adjudant ne l’entend pas de cette bouche oreille.  Il nous demande de l’accompagner au poste de la ville de Temara, où le passage de flambeau doit se passer.  Comme il dit « ce n’est pas loin », nous mordons sur notre chique et repartons.  Après quelques kilomètres supplémentaires, la coupe (celle que nous n’arrivons pas à porter à nos lèvres) déborde dans le peloton.  Emmanuel dit à Anne et aux enfants d’arrêter, et suit seul l’escorte passée devant pour aller chercher l’équipe suivante.  Il n’a pas fait 100m que le véhicule s’arrête, l’adjudant en descend et demande où reste la famille.  Emmanuel explique qu’ils sont fatigués et qu’il va seul au poste mais cela ne convient pas, mais alors pas du tout à notre adjudant !  Il se fâche,  déclare qu’il n’a pas que cela à faire, qu’il est personnellement responsable de notre sécurité, que son chef téléphone toutes les 2 minutes pour savoir si tout se passe bien et qu’il exécutera son ordre formel et militaire jusqu’au bout…  Emmanuel lui signale fermement que nous apprécions d’être protégés mais que nous avons roulé un mois sans escorte au Maroc sans aucun problème, que les enfants sont fatigués et affamés, qu’il ne reste que quelques kilomètres jusqu’à Rabat et que nous pouvons les réaliser sans escorte.  Cela ne le calme pas, au contraire, il se fâche tout rouge et oblige Emmanuel à aller rechercher la famille et à le suivre.  La nouvelle ne fait pas plaisir au peloton, qui a de plus en plus de mal à avancer, surtout que la route s’écarte de notre itinéraire et grimpe…  Ces quelques kilomètres paraissent interminables…  Arrivé au poste, il part discuter avec un collègue inspecteur et… nous libère !

Nous repartons courageusement jusqu’à l’océan où nous trouvons un bel emplacement pour manger… à quelques mètres d’une grosse sortie d’égouts ! Nous n’avons plus le courage de bouger, d’autant que le vent souffle du bon côté, et nous dévorons notre pain en admirant le balai incessant des mouettes.

Les derniers kilomètres, face au vent, nous font longer des bidonvilles, maisons de tôles, planches et plastics…  Quand Emmanuel demande le chemin, nous sommes déjà trop loin par rapport à notre objectif : la gare des bus pour réserver notre trajet vers Tanger.  Nous nous enfonçons donc dans la ville, à l’assaut de la grande avenue Hassan II.  Le vent nous pousse dans le dos jusqu’à la gare routière, puis de face jusqu’à la gare des trains.

Un tunnel piéton nous sépare de la gare.  Les parents demandent aux enfants de garder les vélos le temps de prendre les renseignements, histoire de comparer avec les bus.  De l’autre côté du tunnel, une bande de jeunes qui se dirigent vers nos enfants…  Emmanuel laisse Anne continuer seule et fait demi-tour, mais un homme s’est déjà interposé, chassant (les enfants ne se sont jamais sentis menacés) les jeunes plus loin.  C’est l’occasion de discuter avec cet homme né dans les Pyrénées, parfait multilingue, sur la ville de Rabat, le voyage,…  Entre temps, Anne revient découragée de la gare qui ne nous offre pas de solution.  Ce sera donc un bus qui nous emmènera à Tanger.

Le temps de trouver un hôtel, de ranger les vélos dans une cour voisine, de faire une heure d’école, de prendre une douche chaude,  de chercher un resto, de chercher une pâtisserie pour caler les estomacs encore creux, de demander à un marchand ambulant de diminuer le volume de sa musique (« Mais madame, c’est le Saint Coran ! »), d’arranger les lits (chambre de 3 ½ lits pour 6) et nous nous endormons…

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