Citation

"Même si des milliers de kilomètres séparent des amis, le coeur ne connaît pas de distance"
(Nina Sandmann)

"Les rêves ne s’usent que si l’on ne s’en sert pas"
(Extrait de "Jade et les sacrés mystères de la vie" de François Garagnon)

"Celui qui veut cherche les moyens, celui qui ne veut pas cherche des excuses." (Proverbe arabe)




Le côté pratique

6 mois à vélo en famille

1. Le poids des fontes, le choc des montées
Après une pointe de stress hier matin en pesant nos sacoches (25 kg de trop par rapport à notre objectif), nous sommes finalement arrivés à un compromis qui tiendra ce qu'il tiendra.
Nous partons donc avec 81 kg de charge qui incluent les fontes (8kg), l'eau (9l) et le Follow Me (4kg).
Le quintet se répartit comme suit : 27-22-13-8-8 et le numéro complémentaire 3!

2. L'école
Pour nous pas d'école buissonnière, dès le 27 août, c'est la rentrée des classes !
Une heure de travail par jour, intelligent toujours.
Nous avons passé une partie de ces derniers mois à réduire (à feux doux) le volume des cours.
Résultat : 3,9 kg, qui dit mieux ?
Le corps professoral se composera de Anne, Emmanuel, Dame Nature, Monsieur Toulmonde et Mademoiselle Imprévu.
Un immense merci aux professeurs (les vrais !) pour leur soutien et leurs coups de main.

3. Les vélos
Pour faire simple, nous souhaitions standardiser un max.
Finalement, nous nous retrouvons avec trois diamètres de roue, nous avons des pipettes du premier, du deuxième et du troisième type, une selle PROUST, des dérailleurs Shimano mais de quatre modèles différents, des portes gourdes variés et variables (pour certains), des sacoches Ortlieb, Abus et Topeak, ...
Bref, la trousse à outils pèse un bon 2 kg et un seul souhait : ne pas devoir l'utiliser !

4. Dodo (Si si !)
Ne le dites à personne, mais Emmanuel souhaite dormir sous tente le moins possible.  Rien de tel qu'un bon lit pour une nuit réparatrice.  Nous avons tout de même avec nous deux tentes, six matelas et autant de sacs de couchage (dont deux très chauds, à plumes, devinez pour qui...),

5. Journée type quand il n’y a pas de contretemps.
7h (nous sommes toujours a l’heure d’été pour profiter de la lumière naturelle) : ouverture de la paupière droite.
7h15 : Les parents sont habillés
7h25 : Les poussins sortent du nid
7h30 : Début du rangement : rouler les sacs de couchage et matelas, retirer les sandales et enfiler ses bottines, décadenasser les vélos, boucles les fontes
7h50 : Premier essuyage des tentes, recherche d’un arbre/clôture pour faire sécher les bâches.
8h : Petit-déjeuner (copieux si possible), tentes au soleil pour sécher.
8h30 : Pliage des tentes si possible, fermeture des dernières fontes
8h40 : Préparation des vélos, remplissage des bouteilles d’eau
8h55 : adieu à nos hôtes
9h05 : premier coup de pédale (aie)
10h02 : chute
11h07 : arrêt dans un alimentari et frutta/verdure pour constituer les repas du jour.  Menu type midi : pane, salumi, pomodoro, concombre, uva ; soir : pasta/riso, tonno, sauce pomodoro basilico.
11h30 : première interpellation : quand est-ce qu’on mange?
13h : recherche d’un endroit pour pique-niquer et donner les leçons du jour.  Pour contenter tout le monde, il faut du soleil et de l’ombre, des bancs, tables, calme, eau, WC, … (utopique)
14h : début de l’école
15h30 : remise en selle et recherche d’un endroit pour dormir
16h30 : dernier coup de pédale si possible
17h : installation du campement
17h30 : préparation du souper, carnet de bord, douche si possible
18h30 : souper
19h30 : vaisselle, carnet de bord suite, coucher des plus jeunes, préparation de la prochaine journée, …
21h : coucher des moins jeunes pour une nuit plus ou moins bonne.

6. Préparation enfants:
Les trois grands ont passé leurs brevets cycliste et secouristes avant de passer durant un stage d’été organisé par l’asbl Provélo (www.provelo.org).


7. Le choix des modes de transport complémentaires

Depuis le début du projet (et depuis notre prise de conscience de la finitude des ressources de la planète et de notre de vie trop gourmand) il est clair que nous ne prendrons plus l’avion.
Cela a limité fortement les destinations possibles.
Pour « gagner » un mois et être plus vite au sud, nous avons donc opté pour le train jusqu’à Venise.
Malheureusement, voyager en Europe en train avec des vélos devient presque impossible (sauf si on est prêt à le démonter pour le ranger dans une housse !)
Ce qui nous paraissait simple, logique, écologique, à encourager est en fait maintenant mission impossible sauf si on accepte de changer de train toutes les deux heures.
Chaque fois que nous avons du embarquer nos 6 vélos (train, bus, métro, bateau), ce fut galère !  C’est tellement exceptionnel, inattendu que personne ne connait la procédure, le tarif, ni même si c’est autorisé ou pas.  Et si par bonheur, l’embarquement des vélos est prévu, le tarif est égal ou supérieur à celui d’une voiture !
Conclusion, mieux vaut rallonger le voyage et faire tout à vélo !
Notre trajet retour était planifié avant notre départ, angoisse de novices sans doute ?
Toutes les lignes de bus Maroc-Bruxelles de même que les trains rapides ou plus ou moins directs refusaient les vélos.  (Par contre, une fois à Tanger, des dizaines de propositions nous ont été faites, camionnettes, bus, remorques, … beaucoup plus créatifs et débrouillards là-bas, mais sans assurance écrite bien sûr).
Nous avons donc opté pour le bateau-cargo.  Lent et cher c’est vrai, mais tellement agréable et instructif.  Nous sommes rentrés reposés mais avec quelques kilos en plus L.

8. Tenue de pluie

Même si nous les avons peu utilisés, nos pantalons style K-Way étaient bien nécessaires.  Par contre, trop habitués à nos routes belge « buvard » ou dont la pente est prévue pour l’écoulement de l’eau de pluie, nous avions négligé les chaussons de pluie.  Grave erreur.  Quand il pleut en Italie, la route se transforme en rivière et nos bottines étaient rapidement gorgées d’eau.  Impossible de faire sécher les bottines en une nuit.  Et les garder trempées, pas cool. 

9. Tentes

Finalement « peu » utilisées et heureusement car le peu de pluie que nous avons eue ont déjà eu raison de leur « étanchéité ».
A refaire, nous prendrions le Meru 4 places, plus légère, plus haute et dont la tapis de sol de la partie auvent fait partie de l’enveloppe.
La ventilation, quoique meilleure dans la Robens, n’était pas suffisante.  Tous les matins nous devions faire sécher l’intérieur des tentes.
L’avantage de la Robens est l’espace : les arceaux extérieurs permettent de mieux tendre la toile extérieure et d’éviter aussi que les deux toiles se touchent.

10. Les erreurs techniques :

Les béquilles des vélos des enfants étaient trop légères d’où le nombre incalculable de fois où les vélos sont tombés.
La housse pour les matelas, pas vraiment étanche ni solide, ... vous avez lu le résultat!

11. Cuisine :

Nous avions opté pour l’huile de palme (qui reste solide jusqu’à +/- 30°) mais ce n’était pas une bonne idée.  Goût infect, vu les températures élevées du début, elle fondait quand-même dans nos fontes et finalement nous cuisions peu à le poêle.  Rien de tel qu’un flacon d’huile d’olive rechargeable (nous avons croisé tellement de moulins !).
Finalement, le plus facile, c’est le riz (à défaut de quinoa) : moins d’eau, se cuit dès le début et donc plus rapidement, plus  nourrissant que les pâtes et sans gluten !  Qui dit mieux ?
Trouver des (petites) bonbonnes de gaz c’est un vrai défi, même en Italie.  Nous avons quand-même tenu avec nos réserves (et des accès aux cuisines) sans devoir remplir notre gourde de fuel à la pompe, ouf !
Nos assiettes en plastique on fini par se fendre et casser, remplacées par 5 inox légères « Laken ».  Et le 6ème ?  Il mangeait dans la casserole pardi !
Deux Tupperware super pratiques (légers et solides) pour les restes, si, si, parfois ou les fonds de bocaux.
Les enfants ont appris à « mouliner », c’est-à-dire agiter la vaisselle pour la pré-sécher… sans la faire tomber !  Tout un travail.


12. La pharmacie de voyage

Que prendre ?
Les listes trouvées sur les sites de plusieurs cyclo-voyageurs convergent : le classique de l’allopathie, des médicaments de synthèse, l’artillerie lourde pour parer à toute éventualité.  De ces médicaments, nous connaissons le nom sans en avoir jamais utilisé un seul.  Je ne suis pas pour.  Restons cohérents aussi dans la pharmacie.
Nous partirons donc avec une trousse peu volumineuse mais tout aussi efficace, si pas plus : un peu d’homéopathie, quelques huiles essentielles, des remèdes de grand-mère, des fleurs de Bach et oui du Perdolan/Buscopan (pourquoi ? je n’en sais rien, la pression médicale sans doute, de toute façon, nous ne l’avons pas utilisé).
En huile essentielle (merci les belles-sœurs) :
Menthe poivrée : problèmes digestifs, maux de tête, tendinite
Hélichryse : anti hématome, cicatrisant
Teatree : antibactérien puissant
Ravintsara : anviral, stimulant immunitaire
Lavande Aspic : piqûres, brûlures, crevasses, crampes
Eucalyptus citronné : répulsif moustiques, foulures, fongicide
En homéopathie :
Cocculine (mal des transports), Arnica (pommade et granules), Homéoplasmine, Calendula, Combudoron.
Autres : charbon de bois, pierre noire, Rescue, Sérum physiologique, pansements et compresses, Entérol et Micropur et pour les femmes que cela intéresse, la Mooncup et quelques protège-slips.
Une petite trousse donc mais très complète et qui nous a aussi permis de soigner plusieurs personnes rencontrées.