Citation

"Même si des milliers de kilomètres séparent des amis, le coeur ne connaît pas de distance"
(Nina Sandmann)

"Les rêves ne s’usent que si l’on ne s’en sert pas"
(Extrait de "Jade et les sacrés mystères de la vie" de François Garagnon)

"Celui qui veut cherche les moyens, celui qui ne veut pas cherche des excuses." (Proverbe arabe)




samedi 28 janvier 2012

Mardi 17 janvier : entre le café et le gîte...

Après notre nuit sous nos montagnes de couvertures, nous recevons un petit-déjeuner composé d'omelettes et d'eau chaude. Nous sommes gâtés ! Une grande photo tous ensemble devant le café et nous repartons sous un ciel bas, gris, mais sur une route sèche. Entre 900 et 1000 mètres d'altitude, la route est super facile et agréable, un vent favorable nous accompagne... Nous croisons un ranch, des troupeaux, de belles montagnes léchées par des nuages... La moyenne de notre vitesse est assez élevée. Les fermes se trouvent à 500 voire 1000 mètres de la route. Heureusement que nous nous sommes arrêtés la veille au café car nous aurions eu beaucoup de mal à trouver un logement si nous avions continué la route.
Enfin, une épicerie mais pas de pain. L'épicière nous vend le sien. Merci !
Nous atteignons les 1.118 mètres et arrivons au gîte à M'RIRT (http://www.giteaiss.com/). Nous avions eu ce contact par l'association de Pierre Rabhi "Terre et Humanisme". Nous rencontrons Mustafa, qui développe un projet personnel et donne des formations du côté de Casablanca. Il est très impliqué sur le plan local. Mustafa a quitté son pays à l'âge de 8 ans pour la France et il est revenu au Maroc avec son épouse, il y a 20 ans. Il parle le français et le berbère. Pas l'arabe. Il est président de nombreuses associations; il s'intéresse à l'agro-foresterie, au reboisement, à l'agriculture... Il nous sensibilise au monde Berbère, à leurs clans et à leurs tribus. Tout cela est encore très hiérarchisé. Nous apprenons que 80% des Marocains sont Berbères et 20% sont Arabes. Au Maroc, il existe une réelle hiérarchie sur différents plans :  le social, la cohabitation, la solidarité... Tout cela à côté du monde politique. Ce sont les Arabes qui arrivent en tête sur le plan politique mais le reste de la gestion est menée par la communauté berbère.
Chez Mustafa, nous mangeons végétarien et cela nous fait du bien, car en général, les Marocains mangent beaucoup de viande. Ce gîte n'a l'électricité que depuis le mois d'août. Ceci dit, la nuit, il y fait froid :  8° dans la chambre... On en souffre. Mais nous sommes comblés par l'accueil !

Photos !!!! Info cargo.

Nous avons trouvé un Cyber à EL ATTOUIA et hop, voilà quelques photos.

Beaucoup s’interrogent sur notre retour, alors soyons clairs: nous revenons !
Quand?  Ca c'est une autre histoire...
Le Cargo nous prend dans ses cales le 16 février 2012 (Inch'Allah) et navigue (normal pour un cargo) vers Rotterdam avec une escale à Southampton.  Donc, si tout se passe bien, nous arrivons à Rotterdam 5 jours plus tard (Re-Inch'Allah) et à Bruxelles dans les heures qui suivent notre débarquement à Rotterdam (Re-re-re-...).
Plus précis, nous ne pouvons pas l'être pour le moment...
Il existe un "tracking" pour le cargo, un système de pistage qui vous permettra de voir si nous avançons dans la bonne direction... Nous vous donnerons les coordonnées dès que nous serons certains de notre cargo!

Nous sentons déjà l'écurie et sommes de plus en plus impatients de vous retrouver.
Merci à tous pour votre assiduité, vos encouragements, vos commentaires, vos messages,... qui nous font un plaisir fou !!!

A bientôt pour la suite de nos aventures.


jeudi 26 janvier 2012

Direction Anza à 50 kms à l'est de Marrakech

Nous décidons d'aller à Anza où une personne nous attend. Nous avons tenu un conseil de famille hier soir qui a de nouveau été un très bon moment. Cette nuit, les enfants ont dormi 12 heures et nous avons récupéré un peu. Nous nous réjouissons de rentrer... mais nous profitons toujours de notre merveilleuse aventure. Nous allons très bien !

Froid, fatigue.... mais Marrakech se pointe !

Froid, petits rhumes, fatigue... Vivre l'accueil est chouette mais pas facile pour notre organisation. Nous avons du mal à récupérer car les soirées sont longues et les nuits courtes. Ce sont des horaires difficiles pour nous.
Mais Marrakech se pointe....

Beaucoup de choses à vous raconter...
A suivre...

dimanche 22 janvier 2012

Lundi 16 janvier : Le temps est à la pluie…

Le temps est à la pluie…

Nous nous levons sous un ciel nuageux et un vent tempétueux…  Cela nous change…
La traversée de Meknes est un peu laborieuse, circulation importante, pollution et bruit…  Nous sommes également impressionnés par le nombre de cliniques et de pharmacies que nous croisons.  Y-a-t-il une personne en bonne santé dans cette ville ?

Une fois sortis de la ville, nous sentons le vent d’ouest nous prendre de côté.  De face, toute progression aurait été impossible !  C’est même dangereux, des objets « volent », des rafales nous déportent vers le centre de la route, le vent masque les bruits et nous empêche d’entendre approcher les véhicules dans notre dos,…  A 13h30, nous n’avons franchi que 35 km et nous sommes aussi fatigués que si nous en avions parcourus deux fois plus.  De plus, nous étions tellement concentrés à résister au vent que nous ne nous sommes pas rendus compte que nous avions également grimpé à 1000 m d’altitude !  Plusieurs fois nous sentons quelques gouttes tomber, mais rien de plus… 

Nous sommes donc très heureux de trouver un café – restaurant. Nous pouvons manger deux tajines et du thé pour nous réchauffer.  Notre repas n’est pas terminé que la pluie se met à tomber…  des cordes !

Nous demandons si nous pouvons dormir sur place.  Le propriétaire n’est pas là, cela discute, cela téléphone,… un vrai suspens pour nous et la délivrance, nous pouvons nous installer dans la salle du bas. A partir de ce moment là, nous ne sommes plus des clients mais des hôtes, ce qui change tout !  Le thé nous est offert, la montagne de couvertures nous parviendra, nous aurons même droit au tapis de la salle de prière.  Nous parquons nos vélos dans le local qui a servi à égorger et nettoyer le mouton qui mijotait dans nos tajines, y a plus frais…  Ecole.  Nous soupons avec nos réserves, nous brossons les dents et puis apparaît un souper que nous partagerons avec Mohamed qui ne parle pas du tout français.  Nous aurons même un brasero pour nous réchauffer…  Que de gentillesse et d’attentions, et quelle chance d’être à l’abri, dehors la pluie et le vent redoublent…
Au moment où nous nous lovons dans notre montagne de couvertures, la pluie cesse…
Cette accalmie sera-t-elle suffisante et le vent suffisamment clément pour nous permettre de franchir les 65 km qui nous séparent du gîte que nous avons réservé à M’RIRT ?
Confiance et Prrrrrrrzzzzzzzrrrrrrruuuuuuuuzzzzzzzzzdenzzzzzzceeeeeeeeezzzzzzzz…

Dimanche 15 janvier : Visite de MEKNES


Meknes est une des villes impériales du Maroc, aussi décidons-nous de lui consacrer une journée.

Nous commençons par un tour dans la Médina qui, une fois passées les rues dédicacées aux véhicules motorisés (l’usager faible n’a rien à dire au Maroc, la voiture est reine, le camion est roi), nous propose des ruelles agréables et colorées.  Nous découvrons ensuite le marché couvert superbe, les étals sont de véritables œuvres d’art, avec une partie « pâtisserie », une autre « épices », une troisième « olives » et une dernière « boucherie » qui donne des hauts le cœur… Marie s’enfuit sans demander son reste !

Nous visitons ensuite le Musée Dar Jamaï installé dans l’ancien palais construit par le Grand Vizir Jamaï en 1882.  Endroit magique, un vrai palais de conte, coloré, décoré, carrelé, lumineux, … que du plaisir pour les yeux.  En plus, le gardien qui nous a à la bonne (où est-il intéressé par autre chose ?) et qui connaît bien les lieux, nous permet de faire des photos, nous emmène dans des zones interdites au public et répond à nos questions.  Y a pas à dire le Grand Vizir qui voulait sûrement devenir Sultan à la place du Sultan, avait bon goût et on savait y faire en ce temps-là.

Nous visitons ensuite la partie impériale, construite par le Sultan Moulay Ismaël, un fan du Roi soleil, Louis XIV, à qui il a demandé la main de sa fille d’ailleurs.  Vexé que Louis n’accepte pas qu’elle devienne sa 501ème concubine, il cherche à faire mieux que Versailles mais à la sauce locale.  Il construit à l’intérieur des murailles pas moins de 12 palais… dont aucun n’est visible, snif !  Nous aurons accès à son mausolée, installé dans une très belle mosquée (accessible aux non musulmans !) et au grenier à céréales (moins prestigieux, nous sommes bien d’accord) mais très intéressant du point de vue de la construction (murs en pisé de 4m d’épaisseur, température constante, coffrage en roseau,…).  Les écuries à l’arrière  sont en ruine, il reste aujourd’hui uniquement une forêt d’imposantes colonnes soutenant des arcades (mais étaient-ce des écuries ?  Vraiment pas pratique comme bâtiment pour loger 12.000 chevaux : des colonnes partout et la porte qui laisse à peine passer 4 chevaux de front ; si on compte 5 secondes par rangée, il faut plus de 4 heures à la cavalerie pour sortir… le temps de perdre 20 fois la guerre, non ?).

Samedi 14 janvier : Moulay Idriss - Meknes, des hauts et des bas...


Après le déjeuner traditionnel (pain et huile d’olive), nous quittons Rachid (on ne pouvait quand-même pas l’emmener avec nous) et ses parents charmants pour nous diriger vers Moulay Idriss.  C’est le jour du Souk, mais forts de notre expérience et vu l’affluence moindre, nous arriverons à rester groupés en faisant notre jimcana entre les ânes, les charrettes et les badauds.  Nous sommes les seuls à vélo, et vu les pentes que nous venons de parcourir, on peut comprendre.

Dans cette foule nous retrouvons Abdelkrim (c’est plutôt lui qui nous retrouve, allez savoir pourquoi…) qui nous entraîne chez le photographe pour une photo souvenir !

Nous prenons la route de MEKNES, admirant au passage et de très loin les ruines romaines de VOLUBILIS (c’est pas qu’on est blasé mais on est passé à autre chose).

Difficile de s’habiller quand il fait beau et froid.  Dans les montées, on transpire et dans les descentes on gèle…  il y a bien quelques nez qui coulent dans le peloton, pour d’autre il est rouge sans savoir si c’est de froid ou un coup de soleil…  Il n’y a que pour Jérôme que c’est simple, il garde toutes ses couches du premier coup de pédale au dernier, et il dormirait bien comme cela si il pouvait…

Meknes se situe à +/- la même altitude que Moulay Idriss mais entre les deux c’est Walibi.  Une superbe route vallonnée, nous ferons au total plus de 1000 m d’ascension !

Nous trouvons assez facilement l’auberge de jeunesse qui nous accueillera deux nuits.  Nous la partageons avec un américain qui voyage pédibus.  Nous passons d’abord tous à la douche, question de respect pour ceux qui nous croisent…  Pour le réglage de l’eau chaude c’est simple : quand vous ne mettez que de l’eau chaude, c’est bouillant mais quand vous essayez de mettre un peu d’eau froide, la pression diminue et le bulex s’éteint.  Alors quand on en prend deux en parallèle, on ne contrôle plus rien.  Bref beaucoup d’ambiance !

Nous sortons pour manger.  Les enfants désirent autre chose que le tajine (il paraît qu’on dit « le » ou « la » en fonction du sexe du tajine.  Comment reconnaître le sexe vous demandez-vous certainement si vous êtes aussi curieux que nous ?  Quand elle a des rondeurs, c’est féminin !  Humour de M’RIRT).  Les enfants découvriront que les marocains font moins bien les pizze que les tajines !

jeudi 19 janvier 2012

Vendredi 13 janvier : A l’assaut du Moyen-Atlas


Nous prenons le déjeuner avec Mitache et son épouse, les enfants sont déjà partis à travers champs pour l’école.  Nous mangeons du pain maison à tremper dans de l’huile d’olive et des œufs brouillés.

Mitache fera les premiers kilomètres avec nous, perché sur sa belle moto.  Nous traversons des vergers d’orangers (les fameuses juteuses oranges de montagne mûries sur l’arbre).  Nous voyons pour la première fois depuis l’Italie un tracteur asperger son champ de pesticides/engrais.  Après une route vallonnée, c’est l’ascension de 8 km sous le soleil vers le col de Zagota.  Oups, ce n’est qu’un faux col, notre route continue à grimper le long de la montagne.

Nous nous arrêtons pour manger et au moment de repartir nous sommes invités pour le couscous.  Nous déclinons avec regrets, certains de manquer quelque chose…
De l’autre côté de la montagne nous nous retrouvons de nouveau face à une plaine, plus élevée mais qui ressemble furieusement à celle que nous venons de quitter.  Nous croisons un panneau annonçant une auberge.  Emmanuel téléphone pour connaître prix, facilité d’accès et disponibilité.  Cela a l’air très sympa.  L’auberge n’est qu’à 3,5 km nous tentons l’aventure.  Ah la communication….  Après 6km, nous ne sommes encore nulle part, mais nous venons de franchir de longues côtes à 20%, parfois en marchant, nous sommes à 500m d’altitude…  Nous sommes fourbus, le soleil se couche, perdus au milieu de la montagne, désespérés de ne toujours rien voir venir…
Nous tombons sur un maroco-lyonnais en vacances qui retéléphone pour nous.  Nous reprenons espoir un court instant, mais face aux côtes qui nous attendent (300m de dénivelé), c’est le découragement.  Anne demande à un monsieur qui passait par là si il peut nous recevoir pour la nuit.  La réponse fuse : OUI.  Et nous voilà accueillis pour la deuxième nuit consécutive.  Cette fois c’est Abdelkrim qui nous emmène chez lui.  Nous sommes reçus une nouvelle fois comme des rois.  La maison est un peu plus finie, possède l’électricité mais pas l’eau courante.  Abdelkrim est marié et a un fils de 2 ans, Rachid, adorable qui fera la joie de nos enfants (Papa et maman, pourquoi vous n’en feriez pas un cinquième ?).  Il occupe maison familiale avec son frère et sa famille.  Leur propriété est nickel : grand potager, quelques arbres fruitiers au milieu des rochers qui affleurent ça et là. Mais tenir la ferme, ce n’est pas un travail.  Ils s’en plaignent amèrement. 
Après la séance du thé, nous passons dans leur chambre où est la TV.  Les enfants sont ravis.  Pour le souper, nous partagerons un plat de pâtes.  Les enfants sont aux anges.  Abdelkrim et son épouse nous proposent alors leur chambre pour la nuit, nous essayons de refuser sans succès.  Nous aurons droit également à la montagne de couverture.  Nous sommes gênés ne sachant ni où ils ont dormi ni si ils avaient assez de couvertures…  Quel accueil, c’est époustouflant !

Il est 19H quand nous éteignons, fourbus par cette journée très dure physiquement.

La rencontre cœur à cœur de ces deux familles nous fait également prendre conscience que dernière le vernis qui nous avait impressionné les premiers jours, le Maroc cache une réalité très dure pour la grande majorité de ses habitants.  Les accueils que nous vivons sont d’autant plus bouleversants.

Quel accueil ce 12 janvier !

Nous partons sous un ciel couvert, le soleil se cache jusqu’à 11H.
Nous nous arrêtons pour acheter pain et fruits au bord de la route.  Les enfants en recevront chacun en plus, les marocains aiment les enfants et les gâtent !

Le décor change, les grandes étendues cultivées succèdent aux vergers d’oliviers.  La région est beaucoup plus pauvre, pas d’eau courante ni d’électricité, les ânes font la file au puits chargés de gros bidons.  Les « maisons » sont en terre/paille, tôle ondulée, bâches de plastique.  Et à côté, les mosquées sont pimpantes.  Nous nous arrêtons dans une station essence AFRIQUIA : la grande mode c’est de construire des salles de fête et des mini-mosquées à côté des stations essences… drôle d’association pour nous.

Quelques km plus loin, nous nous arrêtons devant une terrasse de café pour demander « où dormir ? ».  Il n’y a pas d’hôtel, cela discute et finalement Mitache se lève et se propose de nous accueillir chez lui.  Sa maison est 500m plus loin, de construction récente (ossature béton, remplissage en terre cuite), pas finie, sans eau courante ni électricité, nous évoluons à même la dalle de béton sauf dans les deux espaces recouverts de tapis.  Ce sera l’occasion pour nous de vivre l’accueil.  L’épouse de Mitache, Malika nous prépare un gâteau et du thé.  Puis nous faisons notre heure d’école pendant les devoirs des enfants de la maison.  Après cela, des jeux de cartes s’organisent avec les enfants.  Mitache parle un petit peu français, ce qui aide à expliquer les règles de « valet puant » et « bouchon ».  Mariam et Lhassem nous en apprennent d’autres.  Quand la nuit vient, sortent les bougies, le lumogaz bricolé et le brasero.  La poule est tuée (impressionnant pour les enfants), ce sera notre souper.  Nous assistons au rituel du pain cuit dans un four à pain extérieur alimenté en bois et charbon de bois.

Nous partagerons la tajine de poulet, une table pour les femmes, l’autre pour les hommes. Nous sortons les mandarines et pains qui nous restent.  Ensuite Mitache nous installera dans sa chambre, sur un matelas constitué de couvertures et mousses fins, il nous couvrira de couvertures pour être sûr que nous n’ayons pas froid.  Nous sommes gênés, ne sachant pas si ils ont encore assez de couvertures pour eux.  Mitache insiste pour border les enfants, heureusement il laissera Anne et Emmanuel se coucher à leur aise !
La nuit sera excellente pour tout le monde !

Mercredi 11 janvier

Déjeuner traditionnel « amélioré » : thé, pain et galettes (sorte de crêpes) accompagnés d’olives, œufs brouillés, confitures et miel : un régal.

La mise en route est difficile tant nous sommes frigorifiés.  Sous nos roues et le soleil, la route monte et descend doucement.  Il faudra 10km de soleil pour que nos pieds se réchauffent.  Emmanuel se bat avec son genou.  A midi nous stoppons devant un Motel dont le resto est bio.  Seulement 26 km sont franchis depuis le matin mais les enfants insistent pour qu’on aille voir.  Le patron très sympa nous fera une proposition qui ne se refuse pas.  Aussi, après cette courte étape, nous profiterons d’une suite deux chambres, d’un repas bio du potager (Jérôme n’avait plus mangé comme cela depuis longtemps, pas que c’était bio mais cela ressemblait plus à ce qu’il connaît) et du bel espace jardin-piscine-parasol-jeux-terrasse.
C’est bon !

Mardi 10 janvier - Chefachouen, ville Sainte - Briksha


Réveil cacophonique, tous les muezzins de Chefchaouen (ville sainte, c’est pas les minarets qui manquent !) s’y mettent en même temps mais pas en cœur… Comme il fait très froid (12° dans la chambre), on ne saute pas au bas du lit pour autant.

Nous traversons la Médina encore calme, ce qui nous change de l’arrivée d’hier dans la cohue des ruelles étroites.

Une fois sortis de la cuvette qui berce la ville, c’est la grande descente (ce sera le thème du jour) et heureusement car au rayon genou, c’est Emmanuel qui vient rejoindre le peloton des éclopées (Anne).  Comme pour lui c’est le droit et Anne le gauche, nous nous imaginons déjà finir sur un vélo actionnant chacun une pédale…

C’est la région des huileries (trituration des olives), des nouvelles mais surtout des anciennes qui broient les olives sous une meule roulée par un âne, puis pressent la pâte confortablement installée dans des scourtins (technique parfaitement expliquée au musée de Nyons – La Scourtinerie).  Seul bémol, la pollution de la rivière qui reçoit les rejets des huileries…
La route est superbe, peu fréquentée, on pense à Cornillac.  Chênes liège, caroubiers, eucalyptus (mais sans Koukaboura), pins, oliviers, …
Des petites échoppes ça et là proposant les « jupes/pagnes » et chapeaux typiques de la région, des olives et de l’huile.  Des troupeaux de moutons et leur berger ou bergère.
Beaucoup d’encouragements via les coups de klaxon, appels de phares, applaudissements, signes de la main.
Au rayon des activités artisanales, la fabrique de blocs de béton (Le Coeck local – publicité gratuite !) manuelle, séchage solaire garanti énergie durable !

Jérôme est en grande forme et passe régulièrement les petites côtes en tête, le ciel est bleu, il fait même chaud !

Je cafouille un peu pour trouver notre gîte à BRIKCHA, ce qui nous permettra de voir traverser une… tortue !

Notre gîte (plutôt chambre d’hôte) est une maison traditionnelle joliment aménagée avec soin et plus de confort que la moyenne.  Les pièces sont disposées autour d’une cour : trois chambres et la cuisine pour la famille berbère, deux chambres et le salon pour nous, les sanitaires en commun.  Pour le confort des hôtes, il y a une cheminée dans le salon et nous profiterons d’une belle petite flambée bienvenue vu la fraîcheur des soirées !  Nous visiterons le terrain attenant au gîte-ferme, aménagé suivant la technique de l’agroforesterie.  Le terrain pentu complique le travail qui doit être manuel ou aidé d’un âne. Les arbres sont des oliviers et des fruitiers.  Des bandes de plantes aromatiques stabilisent également le terrain et empêchent l’érosion.  Y a plus facile…

Nous partageons un repas traditionnel (en chaussettes, glagla !) : soupe d’orge au thym, tajine de poulet et fruits.  Beaucoup de discussions avec Salaheddine et son frère Abden : les projets, la région, la drogue, le social, Pierre Rabhi…


Nos impressions du Maroc, au 10 janvier

- Le Marco est un pays très très accueillant. Nous sommes admiratifs. Nous ne nous sentons plus la cible de moqueries des jeunes. Les enfants applaudissent !
- Nous percevons de façon plus intense le poid de l'autorité. Il y a nettement plus de structure qu'en Tunisie. Cela se sent également sur le plan de l'éducation, de la tenue du pays, de la propreté.
- Nous découvrons un pays plus "traditionnel". Les tenues le sont elles aussi. Plus de femmes voilées. La vie sociale est plus organisée et rassemblée autour du père.
- Nous y mangeons si bien !! Et c'est très bon marché.
- Il fait froid ! Brrrrr
- Nos quatre enfants font l'admiration de tous !
- Nos familles et nos amis commencent à nous manquer....

- Et notre petite nièce, Valentine, va bien ! Merci !!

Du 5 au 9 janvier

Le 5 janvier :

Nous découvrons que le Roi est notre voisin ! Sa propriété est juste à côté.
Abderrahim et Jaffa, nous emmènent visiter les environs. Nous voyons le Cap Spartel (en arabe : رأس سبارتيل). Il est un promontoire de la côte du Maroc, situé à l'entrée sud du détroit de Gibraltar, à 14 kilomètres à l'ouest de Tanger. Nous découvrons les Grottes d'Hercule (voir nos photos), la maison en ruine de James Bond (maison appartenant aux Etats-Unis où un des famous film a été tourné). Les enfants font enfin un tour en chameau....
Plage, château de sable, couscous à 15h00, thé et gâteaux à 18h00, souper à 20h00....
Que du bon... Que c'est bon ....

Le 6 janvier :

"Ne dites pas à ma mère que...." Chut... Tour en taxi collectif !
Visite de Tétouan, la ville considérée comme la plus andalouse du royaume. Très beau.
Dans la Médina, le quartier plus local, nous visiterons le quartier des tanneurs. Très impressionnants (voir nos photos).
Nous passons également par M'DIQ qui est devenue ville royale avec la résidence estivale principale du Roi Mohammed VI.
Nous nous amusons avec Mohamed et son taxi Mercédès vieux de 30 ans dont il est très fier. Il est tout à fait charmant.... il y a juste qu'il jure comme un charretier ! Il tente de nous convaincre de laisser nos vélos et de visiter le Maroc en taxi !

Le 7 janvier :

Jour du grand départ ! Nous voici partis pour notre tour d'environ 1000 kms de Tanger à Marrakech. Nous traverserons deux massifs montagneux, le Rif occidental et ensuite le Moyen Atlas pour arriver à Marrakech au pied de l'Atlas, que nous ne traverserons pas.
Nous décidons de ne pas emporter les tentes. Les nuits sont trop froides. Nous achetons des couvertures polaires (made in China !  gloups... un moment de gène est vite passé).
Le démarrage est un peu dur. Nous n'avons plus roulé de façon intense depuis trois semaines. Le genoux d'Anne va mieux mais n'est pas tout à fait rétabli.
La difficulté de cette reprise se confirme. Nous traversons Tanger et avons le vent de face. A midi, nous nous arrêtons à 20 kms de Tanger, à Hakkama. Nous déjeunons dans une gargote. Nous nous régalons pour 5 euros pour nous six ! Il y a des jeunes très sympas.
A 30 kms de Tanger, nous cherchons un lieu pour dormir. Nous découvrons un internat. Le gardien nous demande d'attendre. Nous ne nous comprenons pas bien. Le soleil se couche quand nous réalisons que cela ne va pas. On nous conseille de revenir sur nos pas à la gare routière (à 2 kms).  Nous dormirons dans le vestiaire. A 23H30, grand éclairage. Une équipe technique arrive pour la relève, ouvre les armoires, se prépare .... Et rebelotte à 6H00 du mat' !

Le 8 janvier :

Une journée héroîque ! Nous avons un vent de tempête.. de face ! Emmanuel accroche Jérôme. Nous passons un col à 370 mètres. Parfois, le vent est si fort qu'il nous bloque ! Nous devons même pédaler durant les 40 kms de descente. Les 7 derniers kms, le vent est latéral. Ouf. Nous sommes épuisés. Nous trouvons refuge pour la nuit dans un bar, sous la terrasse. Le local n'est pas chauffé. Il fait froid.

Le 9 janvier :

L'objectif de la journée est d'arriver à Chefchaouen, sur la chaîne du Rif. Une ville sainte empreinte d'une forte présence d'activités religieuses.

Dans le Rif, on cultive le Kif.. c'est la route de la drogue, ce qui inquiète particulièrement Marie. Très vite, on nous en propose. Ceci nous conduit à avoir des discussions très positives avec les enfants.

La route est très belle. Il y a 1000 mètres cumulés d'ascension. Nous roulons 50 kms. C'est une région d'olives. Nous recevons de l'huile délicieuse. On nous offre aussi du kif et du haschich !!! Nous sommes mêmes invités chez le producteur de drogue !

Nous remarquons de nombreux ânes abandonnés sur le bord de la route. Nous apprenons que les femmes, en tenue traditionnelle,  les laissent à l'endroit où elles prennent des taxis collectifs. Elles les reprendront le soir pour remonter dans la montagne et rentrer chez elles.

La montée finale vers Chefchaouen est dur.... Il nous reste 4 kms et 200 mètres de dénivelé. Jérôme ne veut plus pédaler. Emmanuel le raccroche... puis très vite, ne pédale plus. Nous poursuivons à pied.
Nous dormirons dans une pension-hôtel sans chauffage.


mercredi 18 janvier 2012

Les premières du Maroc !

Quelques photos transférées depuis le Cyber-café de M'RIRT à 1100 m d'altitude.
Nous sommes dans un gîte où nous passons trois nuits froides pour faire une mini-pause, un peu de mécanique et profiter de la compagnie de Mustapha, berbère, pour de longues discussions agro-politico-berbèro-sympatico-maroco-ruro-intéressantes.
La suite en mots et en images prochainement.
Pour les photos, suivez les liens de la page ad hoc.

Dans un mois nous ferons route vers nos pénates... à bord du cargo ROSSINI. Inch'Allah!

lundi 16 janvier 2012

Le final de la Tunisie (quelle histoire! ) et nos débuts marocains.

Avant de quitter la Tunisie, nous avons fait plusieurs "aller-retour" avec Sousse où était notre ami Sadok. Super soirée avec Jamal et son épouse, avec ses amis, avec Sadok... Partage et discussion.. de la Révolution des oeillets à la Révolution tunsienne... Tout à fait passionant !
Nous avons aussi vu un très beau spectacle de marionnettes. Un moment magique !

La dernière soirée chez les parents de Sadok fut aussi magnifique : frères, soeurs, belles-soeurs, cousins... tous rassemblés autour d'un grand couscous et de nous.

Emmanuel veut à tout prix trouver une voiture pour aller prendre le bateau. Il frappe aux fenêtres....et c'est Amor qui nous conduira au port. Deux bonnes heures de trajets qui passeront vite avec la gentillesse, l'humour et la générosité d'Amor.

Le 30 décembre, nous arrivons à Tunis au Port de la Goulette. Le bateau part à 17H00 pour arriver à Gênes le lendemain à 15h00 et pour reprendre le bateau suivant pour Tanger à 18H00. Mais.... Mais quelques surprises nous attentent !!!!

Le 30, nous recevons un sms nous annonçant que la communication vers Tanger partira une heure plus tôt. Soit. Mais nous quittons Tunis avec 4H30 de retard... gloups !
Nous restons confiants même si nous ne sommes pas au bout de nos surprises! On nous assure que l'on rattrapera le retard ! Tiens donc !
Arrive une tempête, qui empêchera le bateau de quitter les alentours du port.  Pour calmer les voyageurs, qui  montraient déjà beaucoup de signes d'impatience, le bateau a tourné en rond durant toute la nuit sans l'annoncer ! Nous louperons donc la correspondance pour Tanger d'un jour et demi ! Nous dormons deux nuits sur ce premier navire. Peu, très peu de communication. Cela ne nous dépayse pas de la SNCB. Lors de la soirée du réveillon, la tension est telle entre les passagers (qui se retrouvent bloqués sur ce bateau!) que l'on frôle la mutinerie. Guillaume était blanc comme un linge. Les Tunisiens râlaient en disant que ce n'était pas de leur faute s'ils passaient la soirée de la Saint-Sylvestre sur ce bateau. Le buffet est partagé à raison d'une assiette par personne. Nous apprenons que le commandant a voulu éviter une très forte tempête et que c'était le prix à payer pour notre sécurité. Le lendemain, un marin nous a appris que la tempête était vraiment très forte et que les Tunisiens n'ont pas réalisé que le commandant leur avait peut-être sauvé la vie. Cela a été relaté à la télévision.

C'est donc le 1er janvier à 8H00 du matin que nous arrivons à Gènes. Les rues sont vides. Personne. Nous trouvons un hôtel. Nous escaladons une colline et découvrons une crêche animée. Ce fut notre moment de Noël !!
Nous vivons aussi un moment bien attractif (un morceau de Walibi ?). Pour escalader cette colline, nous prenons un "funiscenseur" (mot de notre cru) c'est-à-dire un funiculaire qui passe à un moment donné dans un tunnel d'ascenseur. Les deux en un. Et tout là-haut, nous avons sifflé... (sur la colline;-)))

Le 2 janvier
A 18H00, embarquement sous la pluie. Et rebelotte : un nombre inimaginable de camionnettes plus hautes que longues. Et donc, départ avec 1H30 de retard.
Nous avons une mini-mini-cabine pour mettre toute notre famille. Les vélos sont dans la soute mais nous arrivons tous, avec un chausse-pied, à entrer dans la cabine, à coup de "tête-bêche" et de matelas par terre pour Marie.

Le 3 janvier
La magie est de retour... réveil sous un ciel bleu et devant une mer calme. Nous visitons le bateau et y découvrons une chapelle !
Nous faisons escale à Barcelone. On voit la Sagrada Familia. Nous avons du temps... temps pour lire :-) , temps pour donner cours :-/

Le 4 janvier
Magnifique journée, mer superbe, dauphins à perte de vue...
A 18H30, nous arrivons à Tanger (avec 1h d'avance ;-)
Nous vous avouerons que nous sommes inquiets... Qui va nous accueillir ? Il est prévu que Mohamed, un sous-traitant professionnel d'un ami, Pascal Lageirse, a été prévenu de notre arrivée et si tout va bien, il devrait nous attendre. Appréhension de notre part.

Et puis, Abderrahim apparaît ! Il est le frère de Mohamed. Jaffa, un ami, emmène nos vélos dans sa camionnette et nous embarquons avec Abderrahim dans un taxi ! Nous arrivons dans un grand appartement dans la maison familiale où vivent les parents et les trois frères. C'est l'appartement qu'occupent les "expats" quand ils viennent à Tanger. Tout y est propre, la table est dressée à notre attention, le frigo est rempli ! Nous sommes émerveillés. Quel accueil !! Nous n'en revenons pas ! Une si grande gentillesse. Nous sommes chouchoutés. Et que d'abondance. Tout est délicieux ... (nous reprenons nos kilos).

A suivre...

mercredi 11 janvier 2012

Le Maroc nous va très bien !

Accueil magnifique ! Après trois semaines de "repos", nous avons repris notre périple à vélo. Le 7 janvier, nous quittons Tanger pour Marakech. Nous traverserons le Rif occidental, puis le Moyen Atlas avant d'arriver à Marakech. Nous escalderons deux massifs montagneux.
Il fait froid... Et nous sommes heureux !

" La fin des aventures tunisiennes. Un réveillon tout en tempête. Une vie de prince marocain..."  Retrouvez tous les détails croustillants dans notre prochain numéro auprès de votre libraire préféré au prix de ...Oh pardon... très bientôt ;-)