Citation

"Même si des milliers de kilomètres séparent des amis, le coeur ne connaît pas de distance"
(Nina Sandmann)

"Les rêves ne s’usent que si l’on ne s’en sert pas"
(Extrait de "Jade et les sacrés mystères de la vie" de François Garagnon)

"Celui qui veut cherche les moyens, celui qui ne veut pas cherche des excuses." (Proverbe arabe)




mardi 29 novembre 2011

Sousse

Jeudi 24 - mercredi 30 novembre  2011

Le genou n'ayant pas dégonflé de la nuit et Anne sentant qu'elle est incapable de pédaler, nous décidons de demander conseil à Dr Mimi. Elle écarte la tendinite, reste l'hématome, une fissure du plateau tibial ou un épanchement.  Il faut voir un médecin s'il n'y a pas d'amélioration dans les 48h.  Mais nous préférons agir tout de suite et pour la deuxième fois, nous appelons Touring, qui nous envoie à la clinique de Bizerte.  Super prise en charge, rien de cassé (ouf), 4 à 5 jours de repos pour le genou jusqu'à ce qu'il retrouve sa taille normale.
Nous décidons de passer ce repos à Sousse (250 km), dans la maison de Sadok.  Nous prenons donc le train (toute une aventure :  grève des bagagistes, portes du fourgon vélo impossibles à ouvrir ou à fermer, retards, super ambiance avec des militaires en permission,...) et atteignons Sousse à 22h où Salem (un neveu de Sadok) tout sourire nous attend.  Il nous installe et nous soigne comme des coqs en pâte.  Jérôme dira :"il est hyper sympa et moi je me fais gâter plus que les autres!", un vrai tonton !

La maison de Sadok est très bien située : au cœur de la ville, dans la Médina, face au port marchand.  Nous profitons de la vue, de la proximité des souks et marchés, d’une vraie cuisine, de bons lits, … Hmm.
Ces quelques jours de repos forcé font du bien même si Emmanuel (avec l'aide de Salem) ne chôme pas : beaucoup de petites courses aux quatre coins de la ville pour remplacer ce qui est cassé, égaré, usé, vidé, entretien des vélos, lessives, blog (le téléchargement de photos est toujours très compliqué), ...  École encore et toujours, mais assis à table cette fois.


Vendredi matin, après un bon petit déjeuner tunisien préparé par Salem (la Tunisie est reine de la pâtisserie !), nous faisons la connaissance de Ridha, ami de Sadok avec qui nous discutons beaucoup.  Il connait tout (ou presque) et dans un français impeccable nous explique son pays, ses habitants, les tensions et enjeux du moment, les merveilles et difficultés, ... c'est passionnant.

Samedi  matin, nous sommes réveillés par des cris (je dirais même plus des jurons), une grosse engueulade.  Il pleut fort depuis deux heures.  Le spectacle est saisissant : la rue est rivière, une charrette de fruits et légumes s’est renversée, la roue droite s’étant détachée en passant sur la taque d’égout que le gardien avait retirée pour faciliter l’écoulement, …  Mais la solidarité joue rapidement, le cheval est détaché et écarté, ce qui peut être sauvé du chargement est mis en hauteur, une camionnette le prendra, la roue est rattachée, seules restent quelques tomates, mandarines et pommes flottant dans la rue.
Mais samedi est aussi jour de fête : Bonne année !  A l'occasion de l'Hégire, nouvelle année 1433 du calendrier musulman, nous sommes invités à manger le couscous traditionnel chez un frère de Sadok.  Nous rencontrons enfin sa famille dont il nous a déjà tant parlé; ses parents, frères, sœurs et neveux (quelques-uns seulement, c'est une très grande famille!).  C'est un très bon moment, Salem fait le lien, traduit, les enfants se regroupent, nous parlons avec beaucoup de gestes et de sourires, découvrant la Tunisie de l'intérieur.

Dimanche, nous revoyons Ridha, accompagné d'Habib, marionnettiste (entre-autre), métier inhabituel en Tunisie.  Il nous parle de son métier (beaucoup plus complexe que ce que l'on croyait).  Il écrit lui-même les pièces, toujours avec une morale, les fait jouer par les acteurs pour mieux sentir et définir les mouvements, puis enregistre une bande son.  Sous le castelet (les marionnettes sont sur tiges, tenues à bout de bras), ils sont 5 ou 6 pour les manipulations.  Il utilise plusieurs techniques : classique, jeux de lumières avec la phosphorescence et ombres chinoises. Ses spectacles s'adressent aux enfants mais chacun en retire quelque chose en fonction de son âge.  Il joue aussi bien dans la rue que dans les théâtres.  Nous espérons assister à une de ses représentations fin de l'année.

Les premières photos de Tunisie sont là, les dernières d'Italie aussi !  Régalez-vous!
Nous repartons jeudi matin vers le sud, Sfax, les îles Kerkennah, le parc national de Bou Hedma, Tozeur,...
Demain, mercredi, les préparatifs du départ et la visite du port nous occuperont !

dimanche 27 novembre 2011

Exploration du monde... des oiseaux.

Mercredi 23 novembre 2011

Nous déjeunons avec du pain maison apporté par BECHIR, notre ange gardien de nuit.
Nous retournons vers le musée, remontons les 151 marches (recomptées par Jérôme, histoire de bien vérifier qu'aucune ne se soit évaporée pendant la nuit, on n'est jamais trop sûr).  Nous demandons et obtenons une lunette ce qui permet aux enfants de voir la difficulté de pointer avec un tel outil et surtout de mieux admirer les oiseaux.  Pour notre randonnée, nous recevons à prêter deux bonnes jumelles, ce qui, avec les bonnes offertes avant notre départ (dAnk u, thank you et encoRe merCi) fait un total de 3 paires pour 6 et donc beaucoup moins de disputes...
Nous aurons la chance d'admirer des Foulques (très bons à la plonge), des Grandes Aigrettes (très amusantes à observer quand elles pourchassent le poisson) et des Aigrettes Garzettes, des canards Siffleurs,...  de découvrir de la salsepareille (pas trace de Gargamel ni des schtroumpfs, mais grande discussion sur la taille réelle des schtroumpfs en fonction de la taille de la feuille - quand je vous disais que nous avons des scientifiques dans l'équipe).  Nous ferons halte dans une "salle de bain" (dixit un tunisien qui nous indiquera l'emplacement) ou "hammam", bâtiment sommaire érigé autour d'une source chaude.  Cette eau est tellement chaude qu'il est impossible d'y laisser ses pieds.  Anne, Jérôme et les filles enfilent leur maillot et s'aspergent de cette eau de source.

Nous disons au revoir à Bechir, au gardien du parc et reprenons à +/- 15H la route vers Mateur, à 9 km du Parc,où Bechir nous a renseigné un hôtel.  Le temps est couvert et quelques gouttes éparses s'écrasent maladroitement sur le sol encore fort sec (la saison des pluies est en retard mais violente, des inondations exceptionnelles ont eu lieu en Tunisie deux semaines plus tôt).  Alors que Mateur pointe à l'horizon, la pluie s'intensifie brusquement rendant la route boueuse glissante comme une patinoire et, au moment ou Emmanuel se retourne pour dire attention, il ne peut que constater les dégâts, trois cyclistes sont étalés: Jérôme, Apolline et Anne qui est mal tombée sur son genou gauche.  Elle a très mal, et ne sait plus plier sa jambe...  nous bloquons bien involontairement la route.  Heureusement, le camion qui nous suivait patiemment depuis 2 kilomètres, empêche tout dépassement par d'autres véhicules.  Ici par contre pas d'aide, chacun reste dans son véhicule à l'abri de la pluie.  Le temps de consoler, frotter les mains, redresser les vélos, vérifier que Anne sait encore avancer et nous repartons vers la ville.  Nous trouvons facilement l'hôtel/auberge qui est bien tenu.  Anne est arrivée en pédalant d'un pied et ne sait plus plier sa jambe.  Dès que nous sommes installés nous admirons le genou qui a fort gonflé, qui fait mal au toucher,... Pommade.  Mauvaise nuit pour les parents qui réfléchissent aux différents scenarii possibles.






samedi 26 novembre 2011

L'arrivée au parc national d'Ichkeul

Mardi 22 novembre 2011

Nous quittons notre auberge de jeunesse en direction de BIZERTE, importante ville portuaire du Nord.  Une fois arrêté pour faire des courses, Emmanuel se rend compte qu'il est sans son GSM tunisien.  Horreur et damnation ! Retour express à l'auberge pour Emmanuel sans succès...  mais lors d'un nouvel essai d'appel, Marie sent une légère vibration dans une fonte... vous avez deviné la suite : un grand ouf de soulagement !

Nous sortons de BIZERTE sur une longue ligne droite, 4 bandes, qui longe une base militaire, des pipelines d'eau, des champs, une grande lagune.  Nous sommes toujours fort encouragés.  Le long de la route, ce sont poules, moutons, chèvres, vaches, ... qui sont vendus sur patte.  Des véhicules de tous genres les transportent : charrette à traction animale, mobylette, vélo avec remorque, camions, pick-up, tracteurs....  Rien à voir avec les routes nationales italiennes!

La Tunisie est agitée par de nombreuses grèves.  Le 14 janvier 2011 semble déjà loin pour de nombreux tunisiens et l'impatience est là.  Aujourd'hui ce sont les bus, beaucoup d'enfants sont sur le bord de la route, incapables de rejoindre leur école. A Tinja, où nous nous arrêtons pour prendre du pain, Guillaume se retrouve littéralement encerclé par des jeunes.  Plus loin arrêt pour de l'eau dans un mini-mini-mini-market (un p'ti maga pas grand).  L'homme ne parle pas français mais nous fait bien comprendre son admiration pour nos enfants, et Jérôme a droit à un bisou.

Vue sur le lac
Jamel nous accueille chaleureusement à l'entrée du Parc d'Ichkeul. Ce parc a la particularité, unique au monde, d'une salinité variable en fonction de la saison: été salé, oueds asséchés, niveau bas et en contact avec la mer .  Les barrages construits pour créer des réservoirs d'eau potable et d'irrigation, mettent en péril ce fonctionnement. Nous accueillent également les buffles, très impressionnant.  Nous prenons notre courage à deux pieds pour atteindre l'éco-musée annoncé au somment (511 m). La bonne surprise c'est qu'il n'est accessible qu'à pieds, au sommet d'un escalier de 151 marches (vérifié, recompté et certifié par nos scientifiques en herbe) et donc loin du sommet.  Nous admirons le musée sympa et circulons autour, en admiration devant ce magnifique site naturel.

De retour au poste de garde pour organiser notre campement, nous apprenons que pour des raisons de sécurité nous ne pouvons pas camper sur place.  Gloups, le soleil se couche et, si nous suivons les conseils du conservateur, nous devons retourner à Bizerte d'où nous venons (40km).  C'est impossible pour nous.  Encouragés par le garde, nous allons demander au gardien de nuit des bâtiments de l'administration si il n'a pas un placard pour nous.  BECHIR, c'est son nom, n'hésite que 5 secondes avant de proposer la salle de conférence.  Ouf.  L'endroit est impeccable, mais nous ne sommes pas seuls, des araignées de belle taille nous tiennent compagnie !

   

  





Dimanche 20 et lundi 21 novembre 2011 : en direction du Nord

Dimanche matin : départ pour La Marsa.

Nous enfourchons nos vélos et repartons sur une "quatre bandes". Mais il fait jour et nous sommes dimanche ! C'est donc un peu plus cool !
Nous passons par Carthage ! Que c'est beau ! Nous visitons un musée : tout est en finesse et en délicatesse. Nous découvrons l'histoire d'Hannibal; nous admirons les objets trouvés sur place qui nous révèlent la beauté de cette civilisation.

A 13h00, nous avons rendez-vous avec Daniel et Françoise devant la résidence de l'ambassadeur de France. Beau quartier... il nous fait penser à la Côte d'Azur.
Françoise et Daniel  nous accueillent merveilleusement ! Nous ne les connaissions pas et ignorions qu'ils travaillaient à l'Ambassade de Belgique (Centre Wallonie-Bruxelles).
Nous passons l’après-midi chez eux, ce qui nous permet entre autres d'écrire un petit mot sur le blog.

Le soir, nous dormons dans une maison de jeunes (ce qui veut dire auberge de jeunesse) : pas trop bien tenue mais nous sommes si heureux d'avoir un lit !

Lundi 21 :

Nous quittons la belle zone pour aller vers la campagne ! Le paysage est plus dur, plus pauvre ! Des champs à perte de vue, des vergers d'oliviers, une ferme dramatiquement délabrée avec une bâche pour toit, un cheval tire une charrue... Et puis, soudain, tout le contraire : une exploitation très bien tenue, de nombreux ouvriers récoltent du fenouil, des artichauts...

Nous roulons 70 km et arrivons à El Alya, un village de 2000 habitants. Nous mangeons dans un restaurant. On regorge d'attentions et de gentillesses pour nous. Là où tout le monde mange avec ses doigts, on va nous chercher des fourchettes, des serviettes. Il y a beaucoup d'animation autour de nous ! De plus, il n'y a plus l'affluence habituelle, donc nous sommes devenus une réelle attraction !
Nous dormons dans une maison de jeunes.

Que vous dire après ces premiers jours en Tunisie ?
Nous redécouvrons... C'est comme un autre départ. Notre périple sur les terres italiennes s'est terminé en apothéose. Ici, tout est nouveau.
Une autre religion, une pauvreté visible (le salaire de base démarre à 200 euros. Si la vie coûte moins cher chez eux, ce salaire reste trop faible), une présence policière très forte, beaucoup de barbelés, de chars, d'hommes portant des armes. Mais nous nous sentons en sécurité.
Les tunisiens nous souhaitent bon voyage, nous encouragent, nous remercient...

Sur le plan sanitaire, nous nous disons qu'il ne faudrait pas d'accident comme en Italie...

Sur le plan de notre santé physique, la fatigue est là mais nous tenons très bien le coup. Si la qualité des nuits n'est pas toujours optimale, aller se coucher tôt est tout bénéfice !

Autres nouvelles :
Apolline est un vrai attrape-moustique !
Marie a aussi fait une chute à vélo en Italie. Ca va ! Ouf!

Les vélos vont bien ! En Italie, nous avons fait le plein de matos et entre autres de patins de freins!

Après notre périple dans le Nord, nous irons chez Sadok pour un temps de repos !

A bientôt ;-)

mercredi 23 novembre 2011

"Les tunisiens nous remercient d'être là..."

C'est à 3 kms de Bizerte au nord-est de Tunis que nous prenons le temps de vous raconter nos débuts africains.

Revenons à notre traversée.
Au port de Trapani, lors de l'embarquement, le retard s'installe ! Nous "sentons" déjà l'Afrique :-) Quel trafic ! A la douane, ça papotte, ça négocie. Embarquement d'un tracteur et de toutes sortes de véhicules chargés de volumes plus hauts les uns que les autres.
Dans le bateau, on découvre aussi un autre monde. Les enfants sont impressionnés. L'attitude et le comportement des gens sont différents. Dans les couloirs, certains dorment, d'autres prient... Quel folklore.

Nous rencontrons un professeur tunisien du Vatican avec son inséparable Ipad qui contient toute l’œuvre de Saint Augustin et bien d'autres choses. Très chouette.

A la douane tunisienne, il y a eu un petit stress. Nous n'avions pas préparé nos enfants à cela et notre Jérôme n'a pas tout suivi ! Nous avons dû passer aux rayons X, avons été fouillés... Jérôme n'a pas compris ce qui se passait et nous étions trop occupés à gérer ce passage compliqué et à récupérer nos affaires pour prendre le temps de lui expliquer ! Jérôme a pris peur; il a refusé de passer dans le portique; il ne comprenait pas pourquoi le douanier s'intéressait à son casque et dans un mouvement de panique, il a refusé de lâcher son casque. Heureusement, la douanière a compris et ne l'a pas fouillé ! Pas facile pour notre petit fiston d'être confronté tout seul à cela !!!!

Nous arrivons avec deux heures de retard à Tunis. Pas grave en soi si ce n'est que .... nous arrivons dans le noir ! La liaison vers la ville n'est pas simple pour nous ! Nous devons rouler 16 km dans le noir à vélo !!
Mais nous arrivons "au complet" à la Médina, ce vieux quartier classé "patrimoine mondial" par l'Unesco. Nous nous endormons dans une auberge de jeunesse installée dans ce magnifique palais ! Trois nuits nous y attendent. Des étoiles dans les yeux et dans nos rêves ! Un jasmin enlace les quatre murs intérieurs et nous offre sa délicate odeur ! Quel parfum !
Et quel confort : des lits et une douche (chaude 1 jour sur trois)
Vendredi 18 novembre.
Le lendemain de notre arrivée, nous rencontrons Tarek Nefzi, un ancien présentateur du "Jardin extraordinaire" local.  Nous avions sa carte de visite dans nos bagages, reçue de Eric (le frère de Catherine (vous suivez ?) une voisine) qui accompagne des groupes à vélo en Tunisie !
Tarek sensibilise les personnes aux enjeux de l'écologie en dispensant des formations et en partageant ses nombreuses connaissances de l'Afrique du nord. Il organise aussi des voyages ECO-TOURISME. Visitez son site, vous verrez ! http://www.becasse-ecologie.com/
Nous recevons grâce à lui les autorisations nécessaires et une série de conseils très précieux. Il nous a aussi téléchargé toutes les cartes de Tunisie au 200millième ainsi que des cartes détaillées de certaines régions afin que notre voyage se passe au mieux ! Cadeau !

C'est durant ces deux journées que nous prenons le temps... le temps de découvrir la Tunisie, qui nous offre la première facette de son visage... le temps d'observer... d'apprivoiser... de rassurer... de réaliser combien nos sens sont en éveil... mais aussi de nous organiser, de planifier la suite de notre voyage sur ce nouveau continent.

L'adaptation à l'Afrique se fait en fonction du rythme et de la personnalité de chacun.  Certains ont un peu peur de l'environnement, d'autres ont plus de mal avec la nourriture. D'autres encore s'effrayent d'une tête de bétail séchée qui pend à la devanture de la boucherie. Nous découvrons les "petits métiers" : vendeurs de cigarettes, cireurs de chaussures... Beaucoup de questions fusent de la part des enfants. Or Tunis est une ville très européenne. 90% de la population sont habillés à l'européenne.
Et les Tunisiens nous sourient, veulent embrasser les enfants (et le font), caressent leurs cheveux. Nous sommes l'attraction. Nous sommes parmi les rares touristes depuis les événements. Ils nous remercient d'être là ! Le tourisme a chuté de 50% depuis le printemps arabe !

Malgré toutes leurs attentions, certaines choses sont parfois envahissantes ... comme le marchandage ou leur intérêt pour nous vendre des tapis à tout prix (véridique) ! Parfois, là où l'on pense que des relations amicales se tissent, se cache du marchandage :-(

Nous devons aussi changer notre échelle de valeur pour trouver et payer le juste prix des choses...

La communication est plus facile car beaucoup d'entre eux connaissent le français.

Nous achetons un GSM tunisien afin de ne pas repasser par le réseau belge pour prendre nos contacts.
Nous cherchons un moyen de passer de la Tunisie au Maroc sans repasser par Marseille.
Nous expérimentons les "merveilles culinaires". Pour certains d'entre nous, c'est un succès, pour d'autres ce l'est moins ! Les merguez sont vraiment trop piquantes !
La vie est nettement moins onéreuse qu'en Italie. Cela nous permet de nous offrir un peu plus de confort, entre autre sur le plan de la cuisine. Mais nous n'osons pas encore manger des crudités.
Nous visitons des souks. Quelle vie : senteurs, folklore, mouvement. Extraordinaire ! Nous ne  passons pas inaperçus avec nos têtes blondes !
Nous sommes interpellés sans cesse. Parfois un peu saoulant.
Nous découvrons une jolie porte, la vue magnifique d'une terrasse...
Nous visitons la Médina et la maison du Bey (le prince régnant de la période ottomane). Une splendeur ainsi qu'une exposition de tapis  avec leurs marchands de tapis  :-( .
Les gens sont très attentionnés pour notre famille. Dans un restaurant populaire (tables toutes grasses...), on nous accueille avec tant de gentillesse .

Demain, dimanche 20 novembre, nous partons pour La Marsa.

A suivre...


dimanche 20 novembre 2011

La Tunisie, c'est parti

Nous sommes arrivés ce jeudi 17 novembre bien tard au port de la Goulette après une traversée calme mais un peu longue.
Deux jours à Tunis, hébergés dans la magnifique auberge de jeunesse de la Médina pour s'acclimater à ce nouveau continent.
Ce matin, nous avons ré-enfourché nos vélos, direction Carthage et La Marsa où Françoise et Daniel nous accueillent merveilleusement bien.
Nous partons pour le Nord (Ichkeul puis le parc national de Feidja) grâce a un petit programme concocté avec l'aide de Tarek.  Des nouvelles tout prochainement par notre service de presse bruxellois.

lundi 14 novembre 2011

VALDIBELLA du 10 au 14 novembre 2011

Pendant 5 jours, nous allons côtoyer :
-          Massimiliano, le responsable de la coopérative, son épouse et son fils qui a l’âge de Jérôme,
-          Antonio et son papa Giacchino, Jaki pour les intimes, propriétaire de « notre maison »,
-          Anne-Marie, qui parle français, et va avoir la patience de répondre à toutes nos questions,
-          Irena, Salvatore, Lorenzo et son fils également de l’âge de Jérôme, qui travaillent à la coopérative,
-          Les jeunes, enfants du juge, de la communauté ITACA,

Nous allons approcher avec énormément de plaisir la vie « à la sicilienne ».  Nous apprenons d’abord qu’une soirée s’organise « chez nous », sans savoir combien de personnes, ce qu’il faut préparer, à quelle heure, pour combien de temps :  il y a je-ne-sais-pas-qui, qui vient je-ne-sais-pas-quand, avec je-ne-sais-pas-quoi,…  Anne-Marie nous « rassure » en expliquant que c’est toujours comme cela et que cela se met toujours bien.  L’attente est tout de même un peu tendue…  Viendront 6 jeunes et 2 éducateurs de la communauté ITACA, Massimiliano et sa famille, Lorenzo et son fils, Anne-Marie et plus tard Antonio… et tout se passera fort bien.

Le surlendemain, c’est à midi qu’un groupe débarque.  Ce lundi 14 au soir nous attendons du monde, mais ne nous demandez pas combien !

Nous apprenons à cueillir des olives avec Giacchino. Nous apprécions surtout la bonne humeur et la conversation de Jaki pendant la récolte des 80 kg du jardin qui entoure « notre maison ».  Cela fera quand même 15L d’huile !


Les vignes, la coopérative, le ciel bleu,...
 Nous passons un long moment à la coopérative à discuter du projet, de la Sicile, de l’Italie, … de la Vie.  La visite, et dégustation des vins, sera assurée par un des 6 associés.

Pour la famille, c’est vraiment un bon moment.  Nous profitons de toutes ces rencontres, de ce confort, de ce rythme, de cette vie sédentaire, de cet âtre, de cette lumière, de ces bonnes conversations.  Nous apprécions particulièrement cet accueil qui fait que nous nous sentons chez nous, comme si nous venions chaque année depuis 20 ans à Camporeale.



Découvrir le sens de la famille, de l’accueil, de la vie,
Découvrir les difficultés, les combats, les projets,
Rencontrer ces hommes et ces femmes, est un véritable cadeau.

Nous terminons l’Italie sur un formidable feu d’artifice.
Demain matin nous dirons au revoir…

Jeudi matin nous embarquons à TRAPANI pour l’Afrique.
Nous y écrirons une nouvelle page de notre voyage.  Comme tout changement, nous vivons un mélange d’appréhension et d’agitation.

Merci de nous suivre dans cette aventure, merci de tous vos messages.
Merci à notre service de presse intercontinental basé à Bruxelles qui a merveilleusement travaillé et sur qui nous comptons encore pour la suite de notre voyage ! 

PALERMO est bas, il faudra monter... à VALDIBELLA

Le mardi 8 novembre, nous ne voulons pas quitter Palerme sans visiter la chapelle Palatine, véritable joyaux du 12ème siècle.  C'est ma-gni-fi-que.  Il y aurait tellement de choses à voir à Palerme...
Nous partons vers la montagne et grimpons.  Nous pensions dormir à +/- 400 m d'altitude, nous serons finalement à 800 m dans un centre de spiritualité dédié à Saint-François d'Assise.  Nous pouvons prendre une salle, nous serons chouchoutés par tous.  Un prêtre, responsable des jeunes étudiants en théologie, s'enthousiasme de notre projet.  Cela résonne manifestement très fort chez lui.  Les enfants prennent plaisir à observer les daims, tortues et l'autruche qui cohabitent.

Mercredi, nous devons franchir les 30 km qui nous séparent de Camporeale et la coopérative où nous sommes attendus. Nous traversons une superbe vallée, passons sous un mémorial anti-mafia, arrivons début d'après-midi à la coopérative.  Nous y sommes accueillis d'abord par Irena, puis arrivent Massimiliano, le responsable, et Anne-Marie qui vit actuellement à Bruxelles, que nous avions rencontrée lors du dernier salon Valériane.  Ils nous logent dans une maison de campagne à 4 km de là, nous ne pouvions rêver mieux.  Nous sommes tous les 6 très impressionnés, alors que nous arrivons de nulle part, de recevoir les clés de cette maison pour nous installer quelques jours.
Nous installons la chambre des enfants, préparons le souper dans une vraie cuisine, mangeons dans de la vaisselle à table avec des chaises, un feu crépite dans la cheminée, faisons la vaisselle avec de l'eau chaude debout face à un évier, prenons une douche sans mouiller chaussures et vêtements, glissons dans nos sacs posés sur de vrais matelas avec de vrais oreillers, MMhh...  Devinez comment fut la nuit? !!!

Le train va où il veut...

Lundi 7 novembre 2011 :

Nous décidons de prendre le train à RAGUSA car d'après Salvatore, il n'est pas possible de rejoindre AGRIGENTO depuis MODICA.  A RAGUSA, nous découvrons qu'aucun train ne rejoint notre destination et que pour avancer il faudra prendre le train de... MODICA !  Nous profitons de l'heure qui nous sépare du départ pour donner l'heure d'école dans la salle d'attente.

Quelle surprise quand le train rentre en gare, il est minuscule, nous occupons la moitié avec nos vélos ! Comme le distributeur de billets était hors service, nous commençons par nous faire gentiment tirer les oreilles par le chef de train...  qui pour nous éviter l'amende de 50€ nous permettra d'acheter les billets à l'arrivée.  A GELA, nous descendons tous nos vélos du train pour prendre notre correspondance vers AGRIGENTO et régulariser notre 1er voyage.  Nouvelle surprise, c'est le même train qui nous doit nous conduire à une autre gare où (faut-il encore les croire ?) un autre train nous conduira à notre destination.  Nous remontons donc nos 6 vélos pour occuper la même moitié du même train... mais avec un autre chef et conducteur.  C'est presque un train particulier, seuls deux autres passagers nous accompagnent.

En discutant avec le nouveau chef de train, nous apprenons que la ligne Agrigento - Palermo est actuellement coupée et qu'une partie doit se faire en bus...  Déjà que mettre des vélos dans un train c'est pas la joie, nous avons du mal à les imaginer dans un bus...  Qu'à cela ne tienne, nous laissons tomber Agrigento et décidons de faire étape au milieu de nulle part, d'y passer la nuit et de continuer le lendemain vers Palermo.  Trente minutes plus tard, notre chef revient en nous proposant de continuer vers Palermo directement (un seul changement), nous pouvons y être le soir même à 19h30.  Débarquer dans Palermo à 19h30 avec 4 enfants, cela nous semble compliqué...  Mais en consultant le guido al consumo critico e agli stili di vita sostenibili (c'est facile l'italien, n'est-il pas ?) acheté à Syracuse, nous trouvons les coordonnées d'un Bed & Breakfast.  Il reste une chambre qui, moyennant chausse-pieds, peut contenir 6 personnes.  Il n'en faut pas plus pour nous décider, notre étape sera finalement... PALERMO et on ne changera plus, c'est promis juré.

Ce deuxième tronçon tient plus de la montagne russe qu'autre chose et donne le mal de mer à Jérôme. Les différents modèles de toilettes n'ont plus de secret pour nous...  Nous changeons encore deux fois, dans le dernier train sans emplacement pour vélo... nous prenons beaucoup de places...

Nous sommes très gentiment accueillis par Patricia au 2ème étage d’un immeuble, à 2 km de la gare.  Nous avons traversé l’île du nord au sud, alors que nous imaginions dormir à Agrigento…  Finalement c’est une bonne surprise et les lits douillets font vite oublier cette journée à multiples rebondissements.

dimanche 13 novembre 2011

MODICA

Dimanche 6 novembre 2011 :

Nous nous levons sous un ciel chargé et gris, mais un bon coup de vent et hop, le ciel est bleu !
Nous montons vers MODICA où nous avons rendez-vous avec Salvatore, propriétaire de l'azienda agricola I DUE SOLI.  Le vent qui a nettoyé le ciel continue de nous suivre, mais malheureusement de face...  Nous traversons des vergers d'orangers dont les fruits garnirons bientôt vos tables, une région où la roche affleure, ce qui explique sans doute les kilomètres de belles clôtures en pierre.  Ce sont encore des paysages très différents qui s'offrent à nous.
Une question classique de Jérôme quand cela monte : "Papa, Papa, Papa, pourquoi on n'a pas fait ce voyage en voiture ?".  Bizarre, non ?

Nous arrivons à MODICA début d'après-midi, et prenons le temps des leçons sur les marches de l'église San Pietro.  Salvatore et sa fille Noemia, viennent nous y chercher pour nous amener à l'azienda.  La mauvaise surprise, c'est que 12 km nous en séparent, alors que nous en avons déjà 59 dans les mollets...  Nous arriverons aux dernières lueurs...Just in time.  C'est notre record à ce jour : 72 km, avec le vent contre et en montée, sinon ce serait trop facile  :o(
L'accueil est très gentil, Salvatore nous permet d'utiliser son magasin pour cuisiner, les tentes sont dans le verger, accès à un bloc sanitaire,...  dommage que la communication soit si difficile.  Épuisés, nous allons vite nous coucher.

Nouvelle fournée de photos

Nous avons ajouté ce jour un petit paquet de photos... https://picasaweb.google.com/114954052250603124916/Italie#
Merci à la coopérative VALDIBELLA de nous avoir ouvert ses portes, et surtout son ordinateur, ce dimanche.
Nous ne savons pas encore quand nous atteindrons le continent africain, mais ce sera vraissemblablement ce jeudi  17 ou samedi 19 novembre !
Bonne semaine à tous.

vendredi 11 novembre 2011

SYRACUSE

Le 11 novembre n’est pas un jour férié en Italie, nous avons donc encore accès à la bibliothèque pour continuer notre blog.  Hier soir, nous avons passé une excellente soirée mais je passe des étapes, reprenons où nous nous étions arrêtés.
Le vendredi 4 novembre 2011 :  Sire accuse le Colonel Moutarde avec le chandelier…
Nous nous réveillons dans les nuages.  Quand nous reprenons la route nous verrons pour la première fois le sommet de l’Etna comme posé dans un écrin d’ouate ou comme la montagne d’Odin apparaissant dans les cieux...  C’est un sympathique clin d’œil pour commencer la journée.
Nous commençons la journée dans la campagne vallonnée, parcourant de jolies routes tournicotantes bordées d’oliviers, d’amandiers, d’orangers et de troupeaux de moutons ou chèvres.  Nous faisons une pause sur la place de Villasmundo où se trouve le local du club cycliste.  Nous sommes abordés par un de ses membres qui nous ouvre les portes, nous permettant d’admirer les nombreuses coupes et coupures de presse.
Après quelques kilomètres, nous troquons la campagne contre une zone portuaire pétrolière puante, et nous arrivons à Syracuse.  Notre premier arrêt sera à la basilique dédiée à la MADONNA DELLE LACRIME.  C’est un sanctuaire où convergent de nombreux pèlerins depuis le miracle survenu en aout 1953.  Une image de Marie a pleuré pendant 4 jours. Nous croisons dans les jardins de la basilique deux personnes un peu simplettes qui cherchent à nous aider très gentiment.  Mais Don Luca n’est pas présent.
 Nous croisons beaucoup de femmes en tenue blanche et voile dans les cheveux, que nous prenons pour des sœurs mais qui sont en fait des volontaires en uniforme impeccable.  C’est vraiment l’ambiance d’un lieu de pèlerinage.
Après un tour au tombeau de Sainte Lucie, à un bureau d’information touristique et dans les cahiers de cours, nous retournons à la basilique y demander un toit.  Un troisième simplet cherche à nous aider en sonnant à toutes les sonnettes en une fois.  Padre Luca sera difficile à convaincre, mais la tête dépitée de Anne fera fondre toutes ses résistances.  Il nous ouvre une chambre de 3 lits dans un bâtiment destiné à loger des volontaires et autres visiteurs.  La porte est à peine ouverte qu’un de nos 3 compères simplets se met en tête de rentrer les bagages pour nous, arrachant quasi au passage une porte, rentrant dans une autre chambre, poussant, tirant avec la délicatesse d’un éléphant…  nous serons soulagé de le voir partir avec 1 € pour un café que naïvement Emmanuel pensait boire lui-même .
Nous dormons à quelques mètres du sanctuaire.
Le samedi 5 novembre 2011 : Visite de Syracuse.
Nous parcourons l’île d’Ortygie à vélo dans tous les sens, admirant les bâtiments de style baroque, la fontaine d’Aréthuse, la piazza Archimède, la piazza del Duomo avec sa cathédrale bâtie sur un ancien temple grec dont les colonnes doriques sont encore bien visibles !  Nous passerons aussi un moment au musée du papyrus et au parc archéologique dans les latomies du Paradis.
Nous partons ensuite en direction d’un camping annoncé à 20 km.  Il sera un petit peu plus loin qu'indiqué à l’office du tourisme.  Nous sommes fatigués.  Mais c’est le plus beau camping depuis le début de notre voyage.  Mer agitée, vent et donc beaucoup de bruit pour nos tentes peu insonorisées...  Le couple qui gère ce camping tombe sous le charme de nos enfants et nous gâtent.
Nanou appelle après le baptême.  Un petit moment de bonheur.

Quelques nouvelles en vrac (cela fait moins de déchets)

Comment va Valentine ?
Elle rayonne !  Elle passe ses nuits !  Elle est drôle ! 
Voilà ce que sa grand-mère (témoin neutre, une grand-mère est toujours très objective quand elle parle de ses petits-enfants ! Non ?) en dit : « Valentine va vraiment très bien et est très sociable avec ...les enfants, elle les provoque , s'agite, pousse des cris, un vrai bonheur!! ».
Elle a été baptisée ce samedi 5 novembre 2011 et a pour marraine sa cousine Rosalie et parrain son cousin Thibault.


 
Comment va Jérôme ? 
C’est un peu la star du voyage qui, avec son petit drapeau orange qui s’agite à chaque coup de pédale, étonne, impressionne, interpelle, provoque sourires et commentaires.  Les cyclistes du dimanche l’escortent, l’observent et l’encouragent.  Les « Mamma mia » fusent sur son passage.  Les voitures ralentissent, les chauffeurs se font le torticolis du siècle, les passagers se retournent et les véhicules prennent des trajectoires moins… rectilignes  mais pas encore d’accident constaté, juste des embouteillages même dans des villages qui généralement ont une circulation fluide.
Quand il veut, il est le premier au col.  C’est le Lucien Van Impe de notre peloton.
Quand il ne veut pas… Papa révise sa théorie du coaching !

Depuis qu’il a ses genouillères, il n’est tombé que deux fois.
Il nous amuse en roulant par ses commentaires.  Quand il est en forme il est intarissable !
Genre :
- Papa, Papa, Papa, peak english c’est de l’italien ?
- Non fiston, de l’anglais.
- Pourtant on dit DUO peak english et Duo c’est deux en italien.
Une autre :
- Papa, Papa, Papa, il y a beaucoup de cyclistes aujourd’hui.
- Oui fiston, c’est dimanche et manifestement leur jour de sortie.
- Ils font le tour de France ?
- Jérôme nous sommes en Italie depuis deux mois !?
- Oui mais si ils prennent le bateau pour la France hein…
Il reste difficile avec la nourriture :  Il mange des pizze Margarita mais sans fromage, des pâtes uniquement bolognaises, du parmesan sur son pain, du choco le matin,…   
L’école n’est pas facile… si il aime bien les math, l’orthographe et l’écriture l’ennuient profondément.  Quelques turbulences à craindre à Saint-Henri en février…

Points divers d'hiver :

Nous avons rajouté un 6ème point à la page "pratique"  avec l'horaire type.


Apolline et Jérome aimeraient beaucoup savoir si leurs cartes envoyées de Capodimonte sont bien arrivées dans leurs classes respectives:  ils attendent les nouvelles de St Henri.  Merci.


Tous vos commentaires et mails nous font énormément plaisir meme si nous n'y répondons pas!